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La volonté, le (très beau) dernier livre de Marc Dugain

Ça y est, « il automne à pas furtifs, il automne à pas feutrés », comme chantait Barbara. C'est la saison idéale pour s'enfermer avec des livres qui nous tiendront chaud ! Bientôt sortira celui de Sébastien Bataille, consacré à Thiéfaine, et je me promets de le lire au début des vacances. Quelle aubaine qu'il arrive à ce moment-là ! C'est marée en carême !

En attendant, je tente d'honorer comme il se doit le stock de bouquins qui orne les étagères de mes bibliothèques. C'est qu'il m'en vient de toutes parts, tout le temps ! Et qu'il convient de ne pas faillir devant la quantité ! L'idéal serait sans doute de ne pas la faire prospérer outre mesure, mais ça c'est une autre histoire qui ne sera décidément jamais la mienne !

Bref... Ce matin, j'ai terminé le dernier livre de Marc Dugain, La volonté. Ouvrage commencé dimanche soir. Dès les premières pages, j'ai senti que je tenais entre mes mains une délicieuse bombe qui ne pouvait qu'exploser en moi. Au commencement, une chambre d'hôpital dans laquelle s'achève une vie humaine, celle du père de Marc Dugain. Une vie hors du commun, marquée par d'innombrables embûches dont seule une imperturbable volonté viendra à bout. Un jour où Marc Dugain rend visite à son père, il constate que ce dernier a éconduit, poliment mais fermement, l'aumônier de l'hôpital. Ce qui l'amène à comprendre une chose : désormais, ce sera lui, le fils cadet, qui sera le dépositaire de la mémoire de son père.

Le récit fait d'abord place à l'enfance de ce père. Celle-ci s'écoule en Bretagne, auprès d'une mère que son époux, marin au long cours, condamne la plupart du temps à la solitude. Un jour, un sombre diagnostic s'abat sur la famille : l'adolescent est atteint de poliomyélite. Ses deux jambes semblent fichues à tout jamais. On l'envoie à Paris, auprès d'un grand professeur qui parviendra à sauver une jambe. L'enfant craint que l'avenir radieux qu'il espérait ne lui soit désormais refusé. Il va alors s'employer à déjouer tous les pronostics. Au lycée, il se prend de passion pour les matières scientifiques, ce qui lui sera fort utile dans le métier qu'il exercera plus tard. Il aime particulièrement les probabilités et les équations, comme si elles étaient un peu les paraboles de toute destinée humaine. Un jour, dans un train, il rencontre une jeune fille qui peine justement sur une série d'équations. Il les résout une à une. Ils se revoient et chacun devient pour l'autre l'évidence à la fois attendue et inespérée. Ils se marient, contre la volonté de sa famille à elle. C'est qu'on ne voit pas d'un très bon œil le lien qui unit la radieuse jeune fille à l'infirme. Ils sentent que pour échapper à la lourdeur des conventions en tous genres, ils doivent quitter la France. Ils partent s'installer en Nouvelle-Calédonie, puis en Afrique, où naîtra Marc Dugain. Le premier fils est né quelques années plus tôt en Nouvelle-Calédonie.

La volonté retrace, entre autres, l'histoire d'amour qui unit le couple parental. Ce sentiment prend tant de place qu'il met les deux enfants dans une situation inconfortable. Ils ne savent pas toujours très bien où se situer face à ce roc solide qui semble les exclure. Entre Marc Dugain et son père, l'amour s'affirmera sur le tard. Mais pas trop tard cependant. Ils ont failli se rater, et s'ils ont fini par se trouver, cela s'est joué à peu de choses. Ultime délicatesse d'une vie qui n'a pas toujours su en faire preuve ?

 

Je dédie ce billet à mon père, dont la volonté sut, elle aussi, faire des miracles... 

Commentaires

  • Chimamanda Ngozi Adichie était ce matin l'invitée d' Augustin Trapenard
    Boomerang, France Inter. 25/10/2021
    Bonnes vacances et bonnes lectures!
    Isabelle

  • Merci beaucoup pour l'info, Isabelle ! Je vais mettre à profit ces vacances : écouter autant que souhaité l'album d'Hubert, chercher l'émission dont vous me parlez et lire, lire, lire, tout mon soûl !

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