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Merci maman et Marcel Aymé !

Mon premier grand choc de lecture, c'est un folio junior qui se trouve encore dans ma bibliothèque, parmi les ouvrages plus sérieux de l'âge adulte. Il est le voisin un tantinet léger de Dire adieu, de Sophie Avon, et c'est tant mieux qu'il soit un tantinet léger, il faut bien ça pour digérer les adieux !

Ce livre, c'est Les contes bleus du chat perché, de Marcel Aymé. Il me suffit de l'ouvrir pour retrouver des saveurs d'enfance. Je me revois encore le lire dans mon lit, sous la fenêtre, dans la petite maison de Bretagne où je passais toutes mes vacances. Je me souviens de l'avoir lu essentiellement pendant une nuit d'orage où j'avais peur et où la compagnie de Marcel Aymé me fut d'un grand secours.

J'ouvre le folio junior et j'y trouve mon écriture un peu partout. Voilà ce que j'y lis : « Catherine Auboyer, CE2, huit ans, née le 14 octobre 1973. Ce livre, on peut le lire j'usque 75 ans (sic !), mais très précieusement ». Pourquoi très précieusement ? Allez savoir ! L'enfance a ses secrets que l'âge adulte ne percera jamais ! Tout à la fin, je lis ceci : « Je remercie Marcel Aymé pour ses contes. Ce livre était beau merci maman et Marcel Aymé ». Le tout lâché sans ponctuation, comme en un seul souffle ! J'ignorais alors les lois de la syntaxe et la belle et nécessaire respiration qu'une virgule vient poser dans une phrase. Qu'à cela ne tienne ! Je vois, dans la naïveté de mes différents remerciements, quelque chose qui en dit long sur ce qui lie un auteur et ses lecteurs. Les livres ne sont-ils pas là pour adoucir la vie, la rendre plus grande, plus folle, plus vivable, tout simplement ?

Catherine Auboyer, CE2, huit ans, ou Catherine Auboyer, 47 ans, c'est du pareil au même. Aujourd'hui encore, quand un livre m'a plu, percutée, bouleversée, portée pendant tout notre compagnonnage, je ne suis que gratitude, je redeviens la petite fille disant merci !

Les contes bleus du chat perché ouvrirent mille horizons à l'enfant que j'étais. Ils marquèrent le début d'une longue aventure, qui n'a pas cessé aujourd'hui. Je vis entourée de livres. Déjà lus ou pas encore. Les déjà lus, il me suffit de leur porter un seul regard pour savoir quels remerciements je pourrais leur adresser. Les pas encore lus sont des promesses empilées sur un rayonnage qui penche ou une table de nuit qui croule !

C'est à ma mère, j'en suis certaine, que je dois cet amour des mots qui ne me quittera sans doute jamais. C'est à Marcel Aymé que je dois d'avoir voulu aller plus loin encore dans la découverte de mondes fabuleux, rendus accessibles par la lecture. Alors, aujourd'hui encore, je peux l'écrire : « Merci maman et Marcel Aymé » !

Commentaires

  • J' ai donc encore 15 ans devant moi pour lire les contes bleus du chat perché, très précieusement. C'est une très belle invitation, merci à la petite Catherine ! Ce commentaire est très émouvant.

  • Merci beaucoup, Isabelle ! Vous restez ma seule lectrice ici, je crois ! Cela me motive pour continuer à publier des billets !
    Je suis heureuse d'avoir gardé, en ce qui concerne la littérature, la même fraîcheur qu'il y a quarante ans. Tout livre aimé m'inspire une immense gratitude !

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