Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Douglas Kennedy ou de la difficulté d'être (heureux, soi-même, équilibré, tout ça !!)

 

Murmurer à l'oreille des femmes : le titre sonne comme une promesse sucrée. Mais qu'on n'aille pas s'imaginer que nous voilà partis pour une douce musiquette qui viendrait tendrement se déposer dans notre conduit auditif, mélodie du bonheur, et tutti quanti ! D'ailleurs, en anglais, le livre s'appelle Do you know what your problem is and other stories. Et il s'agit bien de problèmes ici, et même en pagaille ! On pourrait presque retourner le titre de la façon suivante : Do you know what your story is and other problems ! Voici douze histoires un peu déjantées, voici des êtres qui marchent à côté de leurs pompes, parfois à côté de leur véritable identité. Car, souvent, les personnages de Douglas Kennedy sont un peu, beaucoup paumés. Ce sont des antihéros jusqu'à la moelle. En général, ils n'ont pas réglé une histoire d'amour qui remonte à un certain nombre d'années. Ou bien ils sont enfermés dans un piège qu'ils ont tout bonnement appelé à eux, en prenant soin de construire eux-mêmes la cage dont ils ne parviendront que difficilement à scier les barreaux : relation bancale, lien dont ils n'arrivent pas à se défaire, avec une épouse tyrannique, colérique, hystérique. Parfois aussi, ils cumulent les deux enfers : l'histoire d'amour passée qui vient déborder sur le présent et l'enfermement dans quelque chose qui ne leur convient absolument pas ! Ils n'ont la plupart du temps pas de mots assez cruels à leur propre endroit : ils se disent minables, ratés, lâches. Et c'est en cela qu'ils sont infiniment attachants. Ils sont tellement proches de nous et de nos failles !

J'ai découvert Douglas Kennedy grâce à Toutes ces grandes questions sans réponse. Dans ce livre, l'écrivain revient sur sa vie familiale, son parcours professionnel et ses choix. Une des innombrables questions auxquelles il ne trouve pas de réponse est celle-ci : pourquoi, de deux maux, choisissons-nous souvent le pire, malgré les beaux proverbes dont nous sommes pétris depuis l'enfance ? La même interrogation revient sous sa plume dans Murmurer à l'oreille des femmes. Je cite : « Car enfin, ne nous arrive-t-il pas trop souvent de nous écarter du chemin de la félicité pour emprunter ceux qui finiront par nous faire du mal ? » Douglas Kennedy n'a pas de réponse. Il ne cherche pas forcément à en trouver une, d'ailleurs. Il ne juge pas, il constate. C'est pourquoi la lecture de ses livres nous fait du bien !

 

Les commentaires sont fermés.